CanCOLD lance sa 4ème évaluation sur site

CanCOLD lance sa 4ème évaluation sur site

Editorial in the American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine written by Peter Calverley highlights CanCOLD’s contribution to COPD research.

En hiver 2022, l’étude CanCOLD a lancé la visite 4, marquant plus de 10 ans d’évaluations depuis l’étude de base (visite 1) en 2009. À chaque vague de collecte de données, le personnel de recherche qualifié de CanCOLD recueille un bassin d’informations permettant de répondre à des questions de recherche liées à la MPOC et à la santé respiratoire. Comme pour la visite 1, cette quatrième évaluation sur site comprend une série de questionnaires sur la santé et les facteurs de risque, des prises de sang, des tests de spirométrie, de fonction pulmonaire, d’exercice cardio-pulmonaire et des tomographies informatisées multidétecteurs (CT Scan). Riche en données et dotée d’une période de suivi de plus de 10ans, cette visite importante fournira des données essentielles pour mieux comprendre l’état de la santé pulmonaire au Canada.

La visite 4 de CanCOLD fait suite à trois vagues de collecte de données ayant été réalisées entre 2009 et 2019: l’évaluation de base a eu lieu entre 2009 et 2015, la première évaluation de suivi (visite 2) a été effectuée environ 18 mois après la visite de base (2011 à 2015), puis 3 ans après la visite de base (2013 à 2019), la visite 3 de CanCOLD a été réalisée.

La communication continue avec les sujets du CanCOLD pendant et entre les visites a permis à l’étude de maintenir l’engagement des participants et au projet de maintenir avec succès un suivi longitudinal tout au long des années. Actuellement, les 9 sites de collecte de données contactent activement les participants pour récolter les données de la quatrième visite. En août 2023, près de 100 participants auront déjà effectué cette quatrième visite d’évaluation, qui devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année 2024. Dix ans plus tard, les participants de CanCOLD sont fiers de continuer à contribuer à la connaissance scientifique de la MPOC au profit des populations de patients atteints de MPOC et de la société dans son ensemble.

L’étude CanCOLD montre les liens entre la pollution atmosphérique et la santé respiratoire au Canada 

L'étude CanCOLD montre les liens entre la pollution atmosphérique et la santé respiratoire au Canada

Bien que le tabagisme soit reconnu comme le facteur le risque le plus important pour le développement et la progression de la MPOC, 25 à 45 % des personnes atteintes de MPOC n’ont jamais fumé. Cela souligne l’importance d’identifier les facteurs de risque au-delà du tabagisme, tels que les expositions environnementales et les caractéristiques
individuelles, afin d’éclairer les stratégies de prévention, le diagnostic clinique et la prise en charge de la MPOC. L’exposition à long terme à la pollution extérieure a été associée à une réduction de la croissance des poumons
chez les enfants, ainsi qu’à un déclin de la fonction pulmonaire et à un risque accru de MPOC chez les adultes. Des études récentes montrent également qu’avoir des voies respiratoires disproportionnées par rapport à la taille des poumons
(c’est-à-dire des poumons dysanaptiques) est associé à un risque plus élevé de MPOC. 

Cependant, peu d’études sur la MPOC ont été menées dans des endroits où les concentrations de pollution sont relativement faibles, comme au Canada, et on sait peu de choses sur la façon dont l’exposition à la pollution atmosphérique interagit avec les facteurs de l’hôte, tels que les anomalies de la croissance des voies respiratoires et des poumons. Une étude récente utilisant les données de CanCOLD est la première étude au Canada à examiner les associations entre l’exposition à long terme à la pollution de l’air ambiant et la fonction pulmonaire et la MPOC confirmée par spirométrie, et la première à examiner comment ces associations interagissent avec la structure pulmonaire.


Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont couplé les données sur la fonction pulmonaire et les facteurs de risque comportementaux recueillies par CanCOLD avec les concentrations de pollution de l’air ambiant fournies par le Consortium canadien de recherche sur la santé environnementale en milieu urbain (CANUE). Les tomographies pulmonaires (CT scan) de CanCOLD ont également été utilisées pour déterminer la taille des voies respiratoires d’un individu par rapport à la taille de ses poumons. Les résultats ont montré que même l’exposition à de faibles concentrations de pollution de l’air extérieur au Canada est associée à une diminution de la fonction pulmonaire chez les adultes, c’est-à-dire la capacité des poumons à échanger de l’oxygène et du dioxyde de carbone par la respiration. Plus précisément, les chercheurs ont observé que de faibles augmentations de deux polluants atmosphériques, les particules fines (PM 2,5) et le dioxyde d’azote (NO2), entraînaient des diminutions cliniquement significatives de la fonction pulmonaire.

Les résultats ont également montré que les personnes ayant des poumons dysanaptiques – une disparité développementale entre la taille des voies respiratoires et celle des poumons – pourraient être
plus sensibles aux effets à long terme de la pollution de l’air sur la fonction pulmonaire et la MPOC. Les chercheurs ont constaté que les personnes ayant des voies respiratoires plus petites avaient une fonction pulmonaire plus faible et étaient 87 % plus susceptibles de développer une MPOC que les personnes ayant des voies respiratoires plus larges, avec une exposition similaire à la pollution de l’air. 

Poumons dysanaptiques – Une disparité dévelopmentale entre la taille des voies respiratoires et celle des poumons.

L’étude suggère donc que le développement des poumons à la naissance pourrait jouer un rôle clé dans la protection ou l’augmentation de la susceptibilité aux réductions de la fonction pulmonaire et à la MPOC induites par la pollution de l’air à l’âge adulte. Pour en savoir plus, consultez la couverture de la publication de CanCOLD par le RIMUHC.


Les résultats de CanCOLD ont suscité une attention médiatique avec des articles dans CBC et La Presse.

Éditorial de CanCOLD dans AJRCCM

Éditorial de CanCOLD dans AJRCCM

Peter Calverley, professeur de médecine respiratoire à l’université de Liverpool au Royaume-Uni, présente CanCOLD comme un “bel ajout à la longue et honorable histoire de la recherche canadienne
sur la physiopathologie de la MPOC”. Dans son éditorial pour l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, le professeur Calverly souligne en particulier le rôle de l’étude dans l’apport de réponses aux questions de recherche clés liées à la MPOC. Grâce à CanCOLD, les chercheurs
canadiens abordent de nouvelles questions concernant la physiopathologie de la MPOC. L’auteur montre comment
CanCOLD a été à la tête d’avancées majeures dans le domaine de la recherche sur la MPOC. L’importance de CanCOLD résonne lorsqu’il souligne les données critiques que l’étude a
précédemment révélées concernant la perte précoce des petites voies respiratoires dans la progression de la MPOC et le rôle d’un nombre élevé d’éosinophiles dans le sang dans l’accélération de la progression de la maladie, parmi d’autres renseignements précieux.


Peter Calverley souligne également l’étendue de l’ensemble de données sur l’exercice de CanCOLD qui ” amène notre compréhension de la limitation de l’exercice dans la MPOC à un autre niveau “. En disséquant la dernière publication de CanCOLD par Phillips et al. (2022), qui examine pourquoi les personnes atteintes de MPOC légère sont plus essoufflées, Calverley souligne comment l’étude de CanCOLD “élargit notre compréhension de l’intolérance à l’exercice, suggère de nouvelles approches pour sa compréhension, et sera sans aucun doute succédée par d’autres données passionnantes”. L’éditorial souligne l’impact durable des résultats de CanCOLD sur la recherche canadienne et internationale. Lire l’intégralité de l’éditorial ici.