L'étude CanCOLD montre les liens entre la pollution atmosphérique et la santé respiratoire au Canada
Bien que le tabagisme soit reconnu comme le facteur le risque le plus important pour le développement et la progression de la MPOC, 25 à 45 % des personnes atteintes de MPOC n’ont jamais fumé. Cela souligne l’importance d’identifier les facteurs de risque au-delà du tabagisme, tels que les expositions environnementales et les caractéristiques
individuelles, afin d’éclairer les stratégies de prévention, le diagnostic clinique et la prise en charge de la MPOC. L’exposition à long terme à la pollution extérieure a été associée à une réduction de la croissance des poumons
chez les enfants, ainsi qu’à un déclin de la fonction pulmonaire et à un risque accru de MPOC chez les adultes. Des études récentes montrent également qu’avoir des voies respiratoires disproportionnées par rapport à la taille des poumons
(c’est-à-dire des poumons dysanaptiques) est associé à un risque plus élevé de MPOC.
Cependant, peu d’études sur la MPOC ont été menées dans des endroits où les concentrations de pollution sont relativement faibles, comme au Canada, et on sait peu de choses sur la façon dont l’exposition à la pollution atmosphérique interagit avec les facteurs de l’hôte, tels que les anomalies de la croissance des voies respiratoires et des poumons. Une étude récente utilisant les données de CanCOLD est la première étude au Canada à examiner les associations entre l’exposition à long terme à la pollution de l’air ambiant et la fonction pulmonaire et la MPOC confirmée par spirométrie, et la première à examiner comment ces associations interagissent avec la structure pulmonaire.
Pour réaliser cette étude, les chercheurs
ont couplé les données sur la fonction pulmonaire et les facteurs de risque
comportementaux recueillies par CanCOLD avec les concentrations de pollution de
l’air ambiant fournies par le Consortium canadien de recherche sur la santé
environnementale en milieu urbain (CANUE). Les tomographies pulmonaires (CT
scan) de CanCOLD ont également été utilisées pour déterminer la taille des
voies respiratoires d’un individu par rapport à la taille de ses poumons. Les
résultats ont montré que même l’exposition à de faibles concentrations de
pollution de l’air extérieur au Canada est associée à une diminution de la
fonction pulmonaire chez les adultes, c’est-à-dire la capacité des poumons à
échanger de l’oxygène et du dioxyde de carbone par la respiration. Plus
précisément, les chercheurs ont observé que de faibles augmentations de deux
polluants atmosphériques, les particules fines (PM 2,5) et le dioxyde d’azote
(NO2), entraînaient des diminutions cliniquement significatives de la fonction
pulmonaire.
Les résultats ont également montré que les personnes ayant des poumons dysanaptiques – une disparité développementale entre la taille des voies respiratoires et celle des poumons – pourraient être
plus sensibles aux effets à long terme de la pollution de l’air sur la fonction pulmonaire et la MPOC. Les chercheurs ont constaté que les personnes ayant des voies respiratoires plus petites avaient une fonction pulmonaire plus faible et étaient 87 % plus susceptibles de développer une MPOC que les personnes ayant des voies respiratoires plus larges, avec une exposition similaire à la pollution de l’air.
Poumons dysanaptiques – Une disparité dévelopmentale entre la taille des voies respiratoires et celle des poumons.
L’étude suggère donc que le développement des poumons à la naissance pourrait jouer un rôle clé dans la protection ou l’augmentation de la susceptibilité aux réductions de la fonction pulmonaire et à la MPOC induites par la pollution de l’air à l’âge adulte. Pour en savoir plus, consultez la couverture de la publication de CanCOLD par le RIMUHC.
Les résultats de CanCOLD ont suscité une attention médiatique avec des articles dans CBC et La Presse.